Le problème classique dans les conversations sur le changement climatique, c’est que trop souvent, les gens utilisent des concepts lointains, parlent des ours polaires, du budget carbone ou d’autres images avec lesquelles leurs interlocuteurs ne sont pas familiers. Ces discours sont éloignés de la vie réelle des gens auxquelles ils s’adressent.
Nous avons élaboré une technique que nous trouvons bien utile pour ancrer nos conversations dans la manière concrète dont la crise climatique touche ce qui nous entoure.
Étape 1 : utilisez des exemples de changement climatique proches de nous.
Par exemple, je commence à parler du changement climatique de façon à pousser les gens à regarder par la fenêtre.
Dans la cour, devant chez moi, il y a un arbre. Cette année, le printemps est arrivé si tôt qu’il a fleuri avec un mois d’avance, mais c’était trop tôt : le gel a tué tous les bourgeons qu’il portait. Aujourd’hui quand je regarde cet arbre, je vois qu’il est affaibli.
Ou bien : regardez la neige, dehors. Rien d’étonnant, nous sommes en hiver. Mais demain, ils annoncent une brusque hausse des températures, bien plus que les normales saisonnières. Le changement climatique ne signifie pas seulement que le climat devient plus chaud, il se traduit souvent par des changements extrêmement brusques. Nous sommes donc confrontés à des variations plus importantes.
Ou alors je fais remarquer que nos étés sont de plus en plus chauds. Je vois de plus en plus de climatiseurs chez mes voisins. Nous avons connu dernièrement plus d’étés chauds que du plus loin que l’on s’en souvienne.
Étape 2 : trouvez ce qui compte pour vos interlocuteurs et reliez-le au changement climatique
Demandez aux gens ce qui leur importe dans la vie, pas au regard du changement climatique, mais de manière générale. Utilisez ce qui leur importe pour le relier au changement climatique.
Votre interlocuteur s’intéresse au jardinage ? Alors parlez-lui de la manière dont le changement climatique est en train de causer des inondations et de plus longues périodes de sécheresse, ainsi que de modifier les modèles météorologiques. Ces changements mettent les plantes locales sous tension et les tuent alors qu’autrefois elles poussaient bien au même endroit.
Votre interlocuteur s’intéresse au football ? Parlez-lui de la manière dont son sport préféré va se trouver touché par le changement climatique : de plus en plus de matchs sont joués dans des conditions météorologiques extrêmes, comme le match de qualification pour la Coupe du monde qui a opposé le Costa Rica aux États-Unis, où il faisait un froid glacial.
Étape 3 : expliquez les causes du problème et ses manifestations à l’avenir.
Nous avons commencé avec des exemples de conséquences du changement climatique, certains que nous pouvons voir de notre fenêtre et d’autres qui touchent les personnes auxquelles nous nous adressons. L’étape suivante consiste à établir des connexions plus larges. C’est là que nous faisons le lien entre science et changement climatique.
Nous avons besoin de cette étape parce que l’expérience individuelle de chaque personne ne suffit pas à comprendre l’étendue du changement climatique. Nous sommes face à un système. C’est pourquoi nous nous fions si souvent aux scientifiques pour nous aider à comprendre ce qui se passe à travers le monde.
Par exemple, nous pouvons expliquer l’accélération du changement climatique par les boucles de rétroaction.
Le fait que certains arbres meurent à cause du changement climatique dans notre région est déjà assez grave, mais ce qui m’inquiète et ce qui inquiète les scientifiques, ce sont les boucles de rétroaction.
Vous savez déjà que la combustion de dioxyde de carbone réchauffe la planète et que ce réchauffement cause la mort des arbres.
Mais que se passe-t-il lorsque ces arbres meurent ? Ils rejettent dans l’atmosphère le dioxyde de carbone qu’ils avaient emmagasiné.
Le problème devient alors l’accélération du phénomène. Plus il y a de CO2, plus les arbres meurent, plus il y a de CO2.
C’est la multiplicité de ces boucles de rétroaction qui amène les scientifiques à la conclusion que nous nous rapprochons d’un point de bascule à partir duquel les changements climatiques seront impossibles à arrêter.
Voici un autre exemple de boucle de rétroaction : vous avez entendu parler de la fonte de la banquise aux pôles. Eh bien le problème ne se limite pas à l’élévation du niveau de la mer.
Que se passe-t-il lorsque vous regardez la neige par beau temps ? Elle brille, car elle reflète les rayons du soleil.
Aux pôles, il en va de même pour la glace, elle reflète les rayons du soleil et renvoie ainsi la chaleur vers le soleil. Mais lorsque les rayons touchent la mer, l’eau absorbe les rayons.
Cela signifie que moins il y a de glace, plus la chaleur est absorbée par notre planète. Et plus la planète absorbe de chaleur, plus la glace fond.
Les boucles de rétroaction montrent qu’il faut agir de toute urgence !
Étape 4 : offrir l’occasion de rejoindre un mouvement de masse.
Nous ne voulons pas seulement que les gens sachent, nous voulons qu’ils agissent.
C’est là que vous proposez aux gens de rejoindre le mouvement !
Ce que nous pouvons leur proposer dépend de la campagne sur laquelle nous travaillons. De quoi avons-nous besoin en ce moment ?
Il est essentiel qu’à chaque fois que nous parlons du changement climatique, nous expliquions comment nous pouvons réussir à changer le cours des choses si nous nous unissons. Nous ne voulons pas déprimer les gens, nous voulons les inciter à bouger.
Personne ne peut sauver le monde lui tout seul. Chacun a un rôle à jouer. Et notre travail d’organisateurs est d’aider les gens à trouver leur place dans cette lutte.
Alors préparez votre pitch pour motiver de nouveaux participants !
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