Jeu de Rôle : Les Lignes Parallèles

Le moyen le plus facile de mettre en place un jeu de rôle pour illustrer des situations complexes

Durée : 10-40 minutes Taille du groupe : 8-50+ personnes

Mise en place du jeu de rôle

  • Donnez les règles du jeu de rôle (présentez le thème) • Par exemple, si le thème est l’action non violente : Nous allons découvrir différentes façons d’intervenir dans le cadre d’une situation violente. Ou pour un jeu de rôle sur la collecte de fonds : Nous allons faire des exercices pour collecter des fonds de manière efficace.
  • Demandez aux participants de former deux lignes parallèles, ce qui va les rendre immédiatement actifs.  Pendant que les participants sont occupés à pousser leurs chaises sur le côté et à comprendre ce que former « deux lignes parallèles » signifie, ils s’impliquent déjà dans l’activité. Veillez à ne pas utiliser l’expression « jeu de rôle » qui peut avoir une connotation négative pour certaines personnes. À la place, vous pouvez dire « découvrir différentes façons de » ou « essayer différentes techniques », etc.
  • Veillez à ce que les deux lignes soient composées du même nombre de participants. • Lorsque les deux lignes sont formées, demandez aux participants de saluer la personne qui leur fait face (en lui serrant la main ou en la saluant d’un mouvement de la tête par exemple). Cette consigne permet de (a) créer du lien entre les participants et de (b) s’assurer que chacun a un partenaire.
  • Présentez le scénario. D’un côté, il y a « les militants », qui vont testez un nouvel exercice (collecter des fonds, désamorcer une situation, etc.) De l’autre côté, les participants vont jouer un rôle, par exemple : un passant à qui l’on demande de l’argent, une personne fermement opposée aux militants.
  • Expliquez la procédure. • « Lorsque je dirai « Commencez », l’exercice débute, et il s’arrête dès que je dis « Arrêtez ». C’est le moment d’explorer des pistes. Soyez créatifs, et tentez des choses que vous n’avez pas l’habitude de faire. » Si nécessaire, ajoutez des règles appropriées, en interdisant par exemple les contacts physiques, la violence, etc.
  • Donnez une minute aux participants pour qu’ils entrent dans leur personnage. • « Prenez une minute pour entrer dans votre personnage. » Trouvez l’émotion qui convient à la mise en situation (quand vous êtes agacé, réticent à donner de l’argent, etc.) Et cherchez à la ressentir pour l’exercice. Et les militants, pensez à votre comportement dans cette situation nouvelle pour vous… C’est parti ! »

 

Lancement du jeu de rôle

  • Observez le jeu de rôle et arrêtez-le dès que l’énergie redescend. « Stop ! »

Les participants peuvent mettre un peu de temps pour sortir de l’exercice, ce moment est important : ils réfléchissent à ce qui vient de se passer. Riez avec eux. Pour les perfectionnistes qui s’inquiètent de ne pas avoir « réussi » l’exercice, le fait que l’animateur rie avec eux peut les aider à prendre du recul sur leur rôle, qui a pu être intense et exigeant (valable pour les deux côtés).

 

Bilan du jeu de rôle

Voilà pourquoi le format rapide de ce jeu de rôle est efficace : Passez directement à l’étape de réflexion :

  • Demandez à ceux qui jouaient les militants ce qu’ils ont ressenti. Vous aurez probablement besoin d’insister et de préciser votre question. Vous voulez savoir ce qu’ils ont ressenti, pas ce qu’ils ont fait, ou ce qu’ils pensent avoir fait. Aidez-les si besoin en leur donnant des exemples d’émotion. Leurs émotions indiquent leurs motivations profondes et leur permettent de mieux comprendre ce qui les a amenés à réagir comme ils ont réagi.
  • Vous cherchez à savoir quelles stratégies ont fonctionné avec les non-militants. •Demandez-leur quels sont les comportements des militants qui ont eu de l’impact sur eux –même à un faible degré. Aidez les non-militants à mettre des mots à la fois sur leurs propres réactions et sur les comportements de leurs partenaires. Soyez patient. Si l’un des participants décrit quelque chose qui n’a pas fonctionné, répondez immédiatement en disant : « On cherche à identifier les comportements de votre partenaire qui ont eu un impact, même à un faible degré. » Si vous répétez et reformulez cette question, vous finirez par obtenir des réponses pertinentes.
  • Résumé. • Listez rapidement quelques comportements qui ont eu un impact : « poser une question. . . regarder la personne dans les yeux. . . parler d’une voix douce… ou parler d’une voix forte. . . montrer de l’empathie. . . surprendre par un comportement inattendu. »

 

Le jeu de rôle recommence

  • Inversez les rôles. Procédez de la même façon. Vous verrez que les participants seront bien plus efficaces cette fois-ci. Ils essaieront de se mettre davantage dans la peau du personnage et ils seront plus créatifs et plus avertis.
  • Dites-leur qu’ils vont recommencer l’exercice en inversant les rôles. Poussez-les à explorer de nouvelles pistes. Dites-leur qu’ils peuvent répéter la même chose, essayer de nouvelles choses, ou essayer plusieurs choses à la fois. Remerciez par avance ceux qui s’apprêtent à essayer de nouvelles choses.

Si vous travaillez une technique comme le « désamorçage », souvenez-vous du proverbe : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Dans la vie réelle, les conditions (stress, urgence, conflit imprévu, etc.) font que les gens réagissent souvent de manière plus irrationnelle. Un entraînement régulier permet de se rappeler plus efficacement des techniques à utiliser.

Compte rendu, comme la fois précédente.

Généralisation

Demandez au groupe de s’asseoir face au tableau. Rédigez un titre : Qu’est-ce qui a fonctionné ? Demandez-leur de se souvenir de ce qu’ils ont dit pendant l’étape de réflexion. Écrire est utile pour ceux qui ont une mémoire visuelle et permet de généraliser plus facilement. N’hésitez pas à interroger les participants, ou même à les contredire, par exemple en demandant : « Est-ce qu’il est vraiment efficace de regarder une personne dans les yeux lorsqu’elle est énervée ? » Laissez les participants débattre pour qu’ils donnent des exemples tirés de leur expérience personnelle ou des anecdotes qu’ils ont entendues. C’est un autre moyen de généraliser. C’est le moment de partager votre propre expérience, si vous avez eu l’occasion d’intervenir sur un cas similaire.

C’est le moment idéal pour parler de la théorie et faire le lien avec les thèmes plus généraux de votre atelier de formation.

 

Notez qu’on considère parfois que ce format est « superficiel », car pour le compte-rendu, l’animateur n’interroge qu’UN SEUL CÔTÉ à propos des émotions et UN SEUL CÔTÉ à propos des comportements efficaces / des stratégies à mettre en place. De même, après l’inversion des rôles, l’animateur n’interroge qu’un seul côté. Ce format rapide permet d’éviter de se focaliser trop longtemps sur la même chose.